Le Maquis
Latourette
Armée Secrète,
Corps Franc de la Libération, Région R3-2.
Parachutages
Avant d’effectuer des largages, il faut qu’il y ait impérativement homologation d’un terrain. Le choix d’un lieu résulte de plusieurs facteurs :
la discrétion des lieux et en même temps leur accessibilité, disposer de cachettes à proximité, être loin des agglomérations et des cantonnement ennemis…. nous insistons sur la tranquillité des environs du terrain car un bombardier doit en principe descendre à 150 m afin de pouvoir larguer sa cargaison, on peut imaginer le bruit d’un quadrimoteur à cette faible altitude!
Ces terrains sont choisi par le SAP (Section Atterrissage et Parachutage) sous la direction de Jacques Picard alias « Sultan », SAP lui-même sous les ordres du BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Action) situé à Londres.
Les terrains sont de deux types : ceux qui sont aptes à recevoir du personnel et les autres, juste des containers ou des paquets (armes, munitions, vivres, médicaments et argent)
Ils ont tous un nom de code et une lettre qui devra être envoyée en morse au pilote de l’avion.
Ce n’est pas tout, une phrase affectée à chaque terrain sera lue à la BBC avant tout largage.
La récupération au sol du personnel ou du matériel est confiée à des équipes du maquis spécialement affectées à cette mission car il faut connaître tout le protocole de sécurité, ils sont le « comité de réception » et à sa tête le « Chef du terrain ».
Cependant, de nombreux parachutages ont échoué car les critères de largage n’étaient pas réunis : rendez-vous manqué, météo, incompréhension des signaux lumineux…
La maquis Latourette était bien pourvu en terrains et l’une de ses missions a été certes de pouvoir se doter d’équipements mais surtout de pouvoir les redistribuer à d’autres maquis et d'accueillir du personnel allié en vue d’organiser des missions de sabotage.
Le nombre et le nom de ces terrains? ils sont au moins de deux, à savoir :
Limaçon, entre St Chinian et Camprafaud, sa phrase dédiée est : « l’infirme veut Courir »
Caracole, près de St Pons avec pour phrase « Saint Liguori fonda Naples »
Parachutage de personnels : le 11 juillet 1944, un Halifax largue trois marins français de la mission Shooner qui a pour but de défendre le port de Sète afin que les allemands ne le détruisent pas et qu’il puisse servir aux alliés lorsqu’ils auront débarqué. Ils sont commandé par Jean-Marie Kervarec alias « Shooner » du nom d’un navire.
Le 16 août, c’est au tour de la mission « Blanche neige » ou « Snow white » qui via deux bombardiers Stirlings largue 9 hommes, britanniques, dirigés par le Major Croft et le Capitaine Fowler (que nous honorons chaque année début septembre au cimetière de Mourèze, abattu en mission au bord d’une route avec ses deux camarades gendarmes.
Leur mission était de rejoindre le secteur du maquis Bir-Hakeim afin de saboter et couper des routes. Le 2ème avion largue le matériel.
Ils sont agréablement surpris de l'accueil que « Latouret » comme ils l’appellent : un bon mouton rôti les attendait accompagné…de bons vins.
Latourette se chargera 2 jours après de convoyer le commando et les armes sur le secteur de St Gervais, là ils sont pris en charge par d’autres maquisards.
Concernant les parachutages de matériel, on note une forte baisse entre le 5 et le 25 juin 1944, date du débarquement en Normandie avant de progresser à nouveau ensuite, et ce, jusqu’à début septembre.
Au total sur Caracol : environ 80 containers et paquets
Au total sur Limaçon : environ 70 containers et paquets
Il y eu aussi des échecs de largage: 4 sur Limaçon et 3 sur Caracole.
Il y aurait eu également 2 parachutages de containers contenant de l’argent.