Le Maquis
Latourette
Armée Secrète,
Corps Franc de la Libération, Région R3-2.
Les types d’actions menées par le maquis Latourette (liste non exhaustive).
1/ les types d’actions classiques :
dans la nuit du 5 au 6 juin, préalablement à la montée au maquis et avec l’aide des équipes de Capestang/Poilhes..., sur la voie ferrée entre Béziers et Narbonne, à la hauteur de Nissan, 8 rails et 6 pylônes sautent. Bien d’autres sabotages serons réalisés, le but étant de retarder l’ennemi, de semer la confusion, de désorganiser, “organisation méthodique” si chère à l’occupant.
Ce qui est visé : les voies ferrées, les lignes téléphoniques, les pylônes électriques, les routes...
Tout est codifié par couleur de plans, par exemple le Plan vert : destruction de voies ferrées.
A noter que les sabotages sont souvents réalisés avec l’appui d’autres masquis locaux car en amont, le besoin d’informations est indispensable pour préparer une opération, tout comme le soutien si les choses ne se déroulent pas comme prévu : où se replier, y aura t’il des renforts?
Mais pour résister, il faut également et surtout toute une logistique et des approvisionnements :
prélèvements d’essence, de véhicules, de médicaments et bandages, réquisitions contre des bons de bétails, pain, farine, conserves, vêtements, chaussures, outils divers....
2/ le drame du 10 août 1944 : Riols
Cinq résistants du maquis Latourette transportent des armes à bord d’une camionette, l’itinéraire prévu est d’emprunter les petites routes car les axes principaux sont très empruntés et contrôlés par les allemands, qui plus est en pleine journée. L’itinéraire n’est (une fois de plus) pas respecté et la camionette fonce vers Riols oû 2 Half-tracks allemands les attendent, prêts à faire feu.
La camionette stoppe, 3 résistants sont faits prisonniers, 2 s’enfuient : Jean Viste et Maurice Calmel. Ce dernier fait l’objet de nombreux tirs de mitrailleuses, court, saute, grimpe à découvert, rien n’y fait, les allemands le fixe désormais à l’aide de leur canon de 36 mm à tir rapide et tirent à de multiples reprises : Maurice Calmel, Cazedarnais, est désormais hors de portée...impressionant!!
Il semblerait que le même scénario que Fontjun se répète : itinéraire non respecté au dernier moment et présence de l’ennemi en position de tir debout à Fontjun ou mitrailleuses dans le bon sens et prêtes à tirer à Riols : pur hasard? ont-ils été donnés?
Le bilan : 3 maquisards faits prisonniers seront excécutés près de Toulouse (rubrique victimes).
3/ les 12 et 13 août, les gendarmes montent au maquis.
Nous ne faisons bien évidement pas référence à l’adjudant de Gendarmerie Durant de Saint-Pons, triste personnage qui sera abattu à St Pons le 7 juillet, très proche des allemands, il est tenu pour responsable, entre-autres, des meurtres de la ferme du Col de Serrières.
Les hommes du maquis Benjamin en seraint possiblement les auteurs, et 2 jours après ils se rattachent à Latourette.
Sans oublier que ce “fameux” Adjudant fut impliqué dans l’arrestation du Général de Lattre de Tassigny en novembre 1942....à Saint-Pons! se sentant menacé il aurait demandé peu avant son exécution, la protection des allemands, mais les maquisards furent plus rapides.
Nous aborderons ici le ralliement au maquis Latourette de la quasi totalité (saud 5) des gendarmes de Béziers et du Saint-Ponais avec véhicules et armements.
Ils auront préalablement détourné un camion d’essence le 10 août vers Nissan. En effet, ils avaient prétexté une grosse opération extèrieure afin de pouvoir rejoindre le maquis de façon plus discrète, soit environ 105 militaires sous les ordres du Lieutenant Monnier et de l’Adjudant Roques. Selon une note du 14 août de la gendarmerie de Béziers, la gestapo a perquisionné les logements des gendarmes, rappelons que leur familles étaient restées sur place.
Ce départ avait été prévu le 5 août avec l’approbation du Chef d’Escadron Colonna d’Istria (Compagnie de l’Hérault), les buts de ce départ sont détaillés dans des notes ainsi que les lieux d’affectations. Pour Béziers ce sera le Saint-Ponais et le Maquis Latourette.
4/ Accrochages/embuscades.
Dès le 15 août, jour du débarquement en Provence, les actions se font désormais au grand jour, avec hommes et matériels (légers car les parachutages ne concernent quasiment que des armes légères, grenades, pains de plastique, voire quelques mitrailleuses).
Les deux embuscades à Cabezac, sur la « Minervoise », route reliant Carcassonne à Béziers :
le 16 aôut, un camion d’essence avait été repéré, il y stationnait depuis quelques jours, mais voilà, lorsqu’ils arrivent, le camion n’est plus là! cependant, ils apprenent qu’un convoi allemand arrive. Latourette et ses hommes dont Pitman et Viste se mettent en position : à peine le convoi passe que le feu est déclenché et dure environ 15 minutes. Le convoi est stoppé net.
Des camions détruits, surement des allemands morts et blessés. Pas de perte côté maquis, ils décrochent et regagne leur campement.
Le 18 août, sur renseignements, ils doivent redescendre à Cabezac et tendre une nouvelle fois des embuscades.
Cette fois-là, ils sont renforcés par des gendarmes: Latourette accompagné du Lieutenant Monnier place ses hommes.
Le matin, ils détruisent un camion et font des prisonniers.
L’après-midi même, ils se mettent en position au passage à niveau.
Une voiture d’officiers allemands arrive mais les maquisards avaient baissé les barrières du passage à niveau : les français les encerclent afin de les faire prisonniers mais un geste suspect de l’un des officiers allemands a pour effet de déclencher les tirs, ils seront tous les trois abbatus.
Pour la petite histoire, l’un des trois allemands était Officier Trésorier Payeur de l’ armée....
Photo de maquisards en France