Le Maquis
Latourette
Armée Secrète,
Corps Franc de la Libération, Région R3-2.
Français libres et résistance intérieure en 1944
I : Les Forces Françaises Libres (FFL), aux côtés des alliés.
Elles sont réunies sous l'emblème de la croix de Lorraine
et comportent, pour les plus connues :
La 2ème DB (division blindée) du Général Leclerc,
la 1ère DFL (division des Français libres) du Général de Lattre de Tassigny.
Les FFL rassemblent également les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres) et les FNFL (Forces Navales Françaises Libres)
II : La résistance intérieure
Malgré de nombreuses difficultés, le 27 mai 1943, Jean Moulin (Biterrois), alias « Mercier » ou « Rex » ou « Max », parvient à unifier la résistance au sein du
Conseil national de la résistance (CNR).
Le BCRA (Bureau Central de renseignement et d'action), créé à Londres a pour objectif d'organiser et d'armer la résistance.
Et c’est le 1er février 1944 que le CFLN (Comité Français de Libération Nationale) sous l'impulsion de Jacques Bingen que sont crées les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur). Elles regroupent tous les mouvements de résistance, à savoir entre autres : L'Armée Secrète (AS), les Corps Francs des Mouvements Unis de la Résistance (MUR), l'Organisation de la Résistance de l'Armée (ORA), les Francs Tireurs Partisans (FTP).
L'AS, regroupe des organisations militaires de la zone sud comme Combat,
Franc-Tireur et Libération-Sud.
Pour l'étude du «Maquis Latourette», nous faisons référence à l'AS que l'on peut qualifier de branche armée des MUR, ainsi qu'aux Mouvements Unis de la Résistance (MUR) que l'on peut qualifier de branche civile et politique de l'AS.
Ces groupes relèvent d'une hiérarchie, à savoir d'un Délégué Militaire Régional (DMR) :
pour la région 3 (R3) il s'agit de Jacques Picard, alias « Sultan » puis à partir du 6 juin 44 de Lucien Cambas, alias « Trapèze »
La région R3 regroupe les départements suivants :
Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées Orientales
Quand à l'AS en R3, elle est dirigée par Raymond Chauliac, alias « Chabert » ou « Rivière » et son adjoint Pierre Bonnafous, alias « Robin » Joseph Lanet, responsable de l'AS de la sous-région R3-2
Jean Bène, alias « Garaud » ancien Maire de Pézénas et avocat, révoqué par Vichy, délégué départemental des MUR, fut également officier de liaison et chargé de missions auprès du DMR. Il dirigea les maquis de l'Aude et de l'Hérault. Suite à des arrestations sur Montpellier, le secteur de Béziers prend plus d'importance, avec semble-t'il à sa tête, Lanet, Poitevin et Raynaud.
Et c'est en février 1944 que Jean Bène décide de créer un maquis proche des hauts cantons et charge Jean Girvès, de Puisserguier, lieutenant, alias « Latourette » d'en prendre la direction militaire. Nul doute que son passé dans l’armée et sa rigueur ont pesé.
Mais où se regrouper?
A la Fraise, commune de Ferrières-Poussarou : ce lieu a été validé par Jean Bène, Jospeh Lanet, Raymond Chauliac. Il s’agit d’une zone escarpée, loin de la zone côtière dans laquelle se concentrent les allemands, végétalement dense, l’accès n’y est pas facile, surtout pour l’ennemi et offre des possibilités de replis pour ceux qui connaissent le secteur. De plus, il serait aisé de faite sauter des portions de route afin de couper l’accès situé après le pont de Poussarou. Il fut même envisagé de faire sauter le pont au cas où mais Marceau Jalabert, chef du secteur de Saint-Chinian et ingénieur des ponts et chaussée s’y opposa, une portion de route en aval sauta, et les mêmes résultats espérés furent tout aussi efficaces.
Comme nous le verrons, le maquis se déplacera plusieurs fois.
Mais pour y faire quoi?
Dans un premier temps continuer bien entendu les activités précédemment initiées : intensifier les sabotages, renseigner les positions ennemies, assurer des liaisons… mais s’y ajoutent de nouvelles formes de résistance plus radicales et frontales : se préparer à attaquer les allemands via des embuscades et pour cela entraîner les hommes aux rudiments militaires, diffuser des instructions de montage et démontage d’armes, et réceptionner les parachutages de matériels et de personnels qui vont se faire plus nombreux.
Mais la mission de l’armée secrète au niveau national est en réalité double : bien entendu, aider par les armes un débarquement allié mais aussi concourir à affaiblir le régime de Vichy et ses hommes ainsi qu’à instaurer un gouvernement de libération.
Important : un second débarquement était attendu en Méditerranée de suite après celui de Normandie…il fallut attendre plus de deux mois.
Le secteur allant de Narbonne-Plage à Agde (une centaine de blockhaus de construits uniquement sur Agde ) était une possibilité non négligeable, mais il n’eut pas lieu ici mais en Provence et non en juin mais le 15 août. Il y aura une démobilisation organisée des effectifs du maquis pour ensuite les réintégrer juste après le second débarquement :
Désormais le but est de ralentir voir d’harceler l’ennemi dont les troupes de sa 19ème armée stationnées dans le Sud-Ouest ont l’ordre de remonter la vallée du Rhône.